mercredi 24 avril 2024

Le déserteur : fuir la guerre...

★★★☆

Une déambulation un peu folle qui, au début, est plutôt légère, frôlant même parfois le burlesque, prend petit à petit une toute autre tournure, plus grave. Les choses s’emballent quand l’armée se rend compte de son absence et croit à un enlèvement. Le héros est alors complètement dépassé par la situation et s'engage dans une fuite en avant, à laquelle il n’arrive plus à échapper.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Shlomi est un jeune soldat israélien de 18 ans. Un jour, il fuit le champ de bataille et va rejoindre, insouciant, sa petite amie à Tel Aviv. Mais l’armée, lorsqu’elle découvre sa disparition, est persuadée qu’il a été enlevé par la Hamas… 

En réalité, c’est presque malgré lui que Shlomi se retrouve seul. Il reste assis lorsque sa compagnie lève le camp, il ne suit pas le mouvement. Et puis il se cache et finit par s’enfuir, il va chez ses parents, puis chez sa grand-mère, et surtout il veut retrouver sa petite amie. Il circule dans la ville, il va à la plage, presque toujours avec son arme en bandoulière, étrangement insouciant. 

Cette déambulation un peu folle qui, au début, est plutôt légère, frôlant même parfois le burlesque, prend petit à petit une toute autre tournure, plus grave. Les choses s’emballent quand l’armée se rend compte de son absence et croit à un enlèvement par le Hamas. Le héros est alors complètement dépassé par la situation et s'engage dans une fuite en avant, à laquelle il n’arrive plus à échapper. La déambulation se termine en fuite désespérée, jusque dans son dénouement, cynique et cruel. 

Le récit apparaît comme une sorte de fable sur la guerre, et en particulier le conflit israélo-palestinien. Comme si Shlomi essayait, en vain, de s’extraire d’une guerre dont il ne veut pas, dont il ne se sent pas partie prenante, mais qui sans cesse le rattrape. Réalisé avant l’attaque du 7 octobre et les évènements qui ont suivi, le film prend évidemment une dimension nouvelle dans les circonstances d’aujourd'hui… 

Le déserteur (mais le titre original est meilleur : The Vanishing Soldier) est vraiment une façon original d’évoquer la délicate question du conflit israélo-palestinien, de manière indirecte et décalée, mais pertinente. 

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Le déserteur, un film de Dani Rosenberg
avec Ido Tako, Mika Reiss, Efrat-Ben Tzur

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