mercredi 28 février 2024

La mère de tous les mensonges : une façon originale d’évoquer les traumatismes qu’on veut taire

★★★☆

Grâce à son dispositif original, entre documentaire et autofiction, et sa réalisation inventive, une certaine fantaisie, le film évoque un épisode douloureux et sombre de l’histoire marocaine, par le prisme d’une famille. Le film évoque ainsi de manière originale le poids de ces traumatismes qu’on veut taire, et des secrets de famille qu’on veut enfouir.

(critique complète ci-dessous ou ici)

A l’aide d’une maquette, créée avec son père, du quartier de Casablanca de son enfance et des figurines à l’effigie de ses proches, Asmae El Moudir, une jeune cinéaste, fait revivre son histoire familiale. Elle espère, de la sorte, pouvoir délier les langues et comprendre les silences et les secrets qui pèsent sur sa famille. 

Grâce à son dispositif original, entre documentaire et autofiction, et sa réalisation inventive, une certaine fantaisie, La mère de tous les mensonges permet d’évoquer un épisode douloureux et sombre de l’histoire marocaine (les “émeutes du pain” en 1981, réprimées dans le sang), par le prisme d’une famille, ses souvenirs, ses traumatismes, ses silences et ses mensonges. 

Ce dispositif original repose en particulier sur la maquette et les figurines fabriquées pour revisiter le passé, et tenter de créer un espace où la parole peut se libérer. Mais il n’est pas facile de sortir du silence… Surtout avec la figure autoritaire de la grand-mère qui règne en despote sur la famille et refuse de revenir sur le passé (elle a d’ailleurs brûlé toutes les photos). Mais elle doit bien avoir ses raisons… 

Les langues finissent par se délier dans le film, même celle de la grand-mère. C’est douloureux… mais salutaire. Le film évoque ainsi de manière originale le poids de ces traumatismes qu’on veut taire, et des secrets de famille qu’on veut enfouir. 

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La mère de tous les mensonges, un film de Asmae El Moudir

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