mercredi 20 décembre 2023

La fille de son père : drôle et touchant, plein de fantaisie

★★★★

C’est drôle et plein de fantaisie, c’est aussi parfois émouvant et même déchirant, c’est aussi souvent poétique. Le film flirte même un peu avec le fantastique. Après Perdrix, déjà très réussi, Erwan Le Duc confirme son talent singulier de cinéaste, avec un ton vraiment personnel.  Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell sont tous les deux magnifiques.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Etienne a une vingtaine d’années lorsqu’il rencontre Valérie. Peu de temps après, ils ont une fille, Rosa. Mais un jour, Valérie s’en va et les abandonne. Etienne va élever sa fille seul. Des années plus tard, alors que Rosa doit partir pour ses études d’art et qu’Etienne doit la laisser partir, le passé ressurgit… 

Le film s’ouvre sur un prologue qui, presque sans dialogue, situe tout le contexte de l’intrigue, en quelques scènes. C’est très réussi. Nous sommes alors prêt à découvrir la relation qu’Etienne et Rosa ont su tisser, au moment où cette dernière doit franchir une étape importante de sa vie en quittant la maison. 

C’est drôle et plein de fantaisie, c’est aussi parfois émouvant et même déchirant, c’est aussi souvent poétique. Le film flirte même un peu parfois avec le fantastique. Bref, après Perdrix, déjà très réussi, Erwan Le Duc confirme son talent singulier de cinéaste, avec un ton vraiment personnel. 

Au coeur du film, il y a donc une relation père-fille qui est magnifique, entre un papa poule qui s’est interdit de voir ce qui lui est arrivé comme un drame pour protéger sa fille qui, elle, est indépendante, originale et artiste. Mais l’un et l’autre s’aiment profondément, et se sentent responsables l'un de l'autre. La relation entre les deux est très touchante, parfois étonnante, mais très juste, et très finement évoquée. Il faut dire ici que l’alchimie entre Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell, tous les deux magnifiques, fonctionne très bien. 

La mise en scène est libre et inventive, les dialogues sont très bien écrits. Le récit permet d’aborder des questions comme la paternité, l’éducation, les racines et l’identité, l’absence et le manque (ici en lien avec une mère absente)… 

Autre élément réjouissant du film : ses personnages secondaires savoureux. A commencer par le petit ami de Rosa, Youssef, poète et idéaliste, qui est très drôle. Mais il y a aussi l’ami agent immobilier dépressif ou la maire cynique et sans pitié campée par une excellente Noémie Lvosky. Et puis il y a le beau personnage d’Hélène, l'amante d’Etienne, une chauffeuse de taxi tendre et douce, qui enrichit le film d’une belle histoire d’amour. 

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La fille de son père, un film de Erwan Le Duc
avec Nahuel Perez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler

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