C'est un biopic, certes, mais c'est plus que cela. C’est le portrait d'un homme complexe, assez insaisissable voire ambigu, une odyssée intime qui garde sa part de mystère sur l’homme, sa personnalité, ses motivations. Mais c'est aussi une fresque politique, un manifeste anti bombe atomique... Il se dégage du film une puissance sensorielle époustouflante !
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En 1942, les Etats-Unis lancent le “Projet Manhattan”, destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire et devancer ainsi l’Allemagne nazie qui cherche elle aussi à développer l’arme nucléaire. C’est J. Robert Oppenheimer, un brillant physicien, qui est engagé pour piloter le projet, et ce malgré ses sympathies pour des idées proches du communisme…
Oppenheimer est un biopic, certes, mais c'est plus que cela. C’est le portrait d'un homme complexe, assez insaisissable voire ambigu, une odyssée intime qui garde sa part de mystère sur l’homme, sa personnalité, ses motivations. Mais c'est aussi une fresque politique, un manifeste anti bombe atomique. Le film est dense et riche de nombreuses thématiques, autour de la responsabilité de la science et des scientifiques, du rôle des politiciens, le tout en temps de guerre.
L'histoire est racontée du point de vue d'Oppenheimer, avec toute la subjectivité que cela implique, sauf lorsque les images sont en noir et blanc, elles relatent alors les faits objectivement. Mais est-ce vraiment le cas ? En réalité, le film entretient le doute et maintient le spectateur dans l'indécision. D'autant que tout au long du film, Oppenheimer raconte sa version des faits au cours d'une enquête à charge, en plein maccarthysme. Alors qui a raison ? Ce doute entretenu (comme la discussion entre Oppenheimer et Einstein qui reste secrète jusqu’à la fin du film), ce jeu de faux semblants voire d’illusion, fait du film un biopic très Nolanien… et passionnant.
Comme toujours chez Nolan, la réalisation est spectaculaire, avec des plans visuellement impressionnants et immersifs, une musique très présente. Il se dégage du film une puissance sensorielle époustouflante ! On connaît la fin de l’histoire… mais le film parvient à maintenir la tension tout au long de ses trois heures (que je n’ai pas vues passer), comme un véritable thriller. Avec peut-être comme point culminant l'insoutenable montée de tension avant le premier essai nucléaire, et l'explosion elle-même… le tout vécu dans la tête d’Oppenheimer. Du grand cinéma.
Robert Oppenheimer est incarné par l’excellent Cillian Murphy. Il est entouré d'un casting impressionnant, duquel ressort un Robert Downey Jr extraordinaire dans le rôle, ambigu lui aussi, de Lewis Strauss.
Oppenheimer est sans doute l'un des meilleurs films de Christopher Nolan, difficilement surpassable dans la catégorie des “blockbusters d’auteur” !
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