lundi 9 août 2021

Milla : portrait touchant d'une adolescente en sursis

 

★★★☆
Avec des thématiques graves autour de la maladie et de la mort, la réalisatrice Shannon Murphy, dont c’est le premier long-métrage, adopte un ton général assez original. C'est d’abord un drame, évidemment, et vous allez pleurer, c’est sûr (sans pour autant que le film soit larmoyant !) Mais il y a aussi pas mal de touches d'humour, de la tendresse, et même parfois un certain onirisme.
(critique complète ci-dessous ou ici)

Sur le quai d’une gare, une adolescente se tient debout, seule et immobile. A l’approche du train, on comprend qu’elle a l'intention de sauter. Mais juste à temps, un jeune homme la bouscule et l'empêche de commettre l'irréparable. Milla et Moses viennent de se rencontrer. On comprendra plus tard ce qui a poussé Milla a envisager le suicide, et que Moses est un garçon qui a une vie compliquée… 

Cette scène d’ouverture de Milla est le début d’un portrait très touchant d’une adolescente en sursis (on apprend rapidement dans le film qu’elle est atteinte d’un cancer). C’est aussi l’histoire d’une romance entre deux êtres qui n’auraient normalement jamais dû se rencontrer et l’évocation de l’épreuve pour des parents de se retrouver confrontés à la maladie et la possibilité de la mort de leur propre enfant. 

Avec ces thématiques graves autour de la maladie et de la mort, la réalisatrice Shannon Murphy, dont c’est le premier long-métrage, adopte un ton général assez original. C'est d’abord un drame, évidemment, et vous allez pleurer, c’est sûr (sans pour autant que le film soit larmoyant !) Mais il y a aussi pas mal de touches d'humour, de la tendresse, et même parfois un certain onirisme. Malgré une ou deux baisse de régime au cours de l'histoire, les trois ou quatre dernières scènes du film sont intenses et très belles, avant un épilogue apaisé et lumineux.

Le récit est découpé en chapitres. Ce n'est pas ce qui m'a le plus convaincu dans le film : ils viennent souvent surligner de manière inutile ce que l’on voit déjà. Dans le récit, j'ai de loin préféré les ellipses, comme quand on comprend pourquoi Milla a pensé à se suicider au début du film, ou la place des non-dits, comme dans la bouleversante avant-dernière scène du film. 

Il faut enfin souligner la remarquable performance, intense et habitée, d’Eliza Scanlen (déjà remarquée dans Les filles du Docteur March) dans le rôle principal. Et le toujours excellent Ben Mendelsohn dans le rôle du père. 

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Milla, un film de Shannon Murphy


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