Dans les quartiers Nord de Marseille, poussée par sa hiérarchie à améliorer ses statistiques, la BAC Nord adapte ses méthodes aux criminels qu’elle côtoie, au risque de franchir parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où l’IGPN s’en mêle…
BAC Nord est un polar nerveux, un film coup de poing extrêmement efficace. Dès la course poursuite de la scène d’ouverture, le ton est donné : le film sera immersif, au plus près de l’action, au côté de trois flics de la brigade anti-criminalité au coeur des quartiers Nord de Marseille. La réalisation spectaculaire de Cédric Jimenez rend palpable la tension extrême du quotidien de ces flics, où tout ne tient qu’à un fil, jusqu’à ce qu’on bascule dans la violence, avec des scènes de guérilla urbaine impressionnantes.
Comme le dit explicitement le panneau en ouverture du film, il s’agit d’une fiction… mais l’histoire est librement inspirée de faits réels, l'affaire de la BAC Nord qui avait défrayé la chronique en 2012. Le film n'est ni pro- ni anti-flic. Il veut toutefois évoquer une réalité préoccupante et violente, qui témoigne d'un échec de notre société. Et il interroge un système où ce sont toujours ceux qui sont au bas de l'échelle qui sont sacrifiés, un système où faire du chiffre est un impératif et un argument politique, où l'emballement médiatique fait loi. Le film évoque le malaise des policiers, en plein désarroi, mais aussi la tentation forte pour des flics qui fonctionnent à l’adrénaline de franchir la ligne jaune.
Dans la peau des trois flics de la BAC, Gilles Lellouche, François Civil et Karim Leclou sont excellents et totalement investis dans leur rôle.
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