★★★☆
Sur fond de souffrances paysannes, un drame intime qui montre comment un homme en position de force profite de la situation de faiblesse d'une jeune femme pour abuser d'elle, et comment cette dernière, prise dans l'engrenage, se retrouve piégée. Avec réalisme et justesse, le film parvient à transcrire la complexité et l'ambiguïté d’une telle relation marquée par l’emprise, notamment autour de la question du consentement.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Constance, fille d’agriculteur, est bien décidée à reprendre avec son fiancé l’exploitation de son père et la sauver de la faillite. Pour y parvenir, elle doit monter un dossier et le présenter à la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural). Elle a bon espoir depuis qu’elle a le soutien de l’influent président du marché aux bestiaux… mais ce dernier se montre plus qu’insistant dans ses avances et finit par violer la jeune femme.
Sur fond de souffrances paysannes, La terre des hommes est avant tout un drame intime qui montre comment un homme en position de force profite de la situation de faiblesse d'une jeune femme pour abuser d'elle, et comment cette dernière, prise dans l'engrenage, se retrouve piégée. Avec réalisme et justesse, le film parvient à transcrire la complexité et l'ambiguïté d’une telle relation marquée par l’emprise, notamment autour de la question du consentement. Il décrit aussi les conséquences du traumatisme d’un viol (notamment par une scène métaphorique forte avec un taureau menaçant).
La terre des hommes est aussi un film sur le pouvoir. Non seulement l’abus de pouvoir qui conduit à l’abus sexuel, mais aussi le pouvoir en général, avec ses jeux politiques et ses enjeux financiers, et en particulier le pouvoir des hommes (au sens de mâles) : lorsqu’une jeune femme se retrouve dans un milieu d’hommes, les réflexes machistes prennent le dessus (la scène du marché aux bestiaux où quelques agriculteurs “s’amusent” avec Constance comme si elle était une bête mise aux enchère…).
Au coeur du film, il y a Constance, un personnage féminin fort, jeune femme déterminée et battante mais avec ses fragilités, et ses ambiguïtés. A cet égard, le film ne tombe pas dans l'angélisme et offre même une conclusion plutôt douce-amère. Constance est remarquablement incarnée par Diane Rouxel, bien entourée par Jalil Lespert, Finnegan Oldfield et Olivier Gourmet.
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