samedi 7 décembre 2019

The Irishman : un film testament du géant Scorsese

Frank Sheeran, l’Irlandais, est un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale qui devient un tueur à gages, au service notamment de Jimmy Hoffa, un puissant dirigeant syndicaliste, et Russel Bufalino, un des influents chefs de la mafia. Le film raconte son histoire, dans les arcanes de la mafia, ses luttes de pouvoir, ses liens avec le monde politique… 

The Irishman est un véritable film testament du géant Scorsese, dans un genre dont il est un des maîtres incontestés : le film de gangsters. C’est une immense fresque de 3h30, qui prend son temps et dont il se dégage une nostalgie peut-être unique dans l’oeuvre du cinéaste, avec notamment une toute dernière partie incroyablement émouvante. Le film parle du temps qui passe, qui nous échappe, de l’impossibilité de revenir en arrière, du regret et du remords… mais aussi du besoin d’affronter la mort, en cherchant un peu d’apaisement dans la religion. 

Scorsese est au sommet de son art, la maîtrise de la mise en scène est parfaite. La violence est présente, évidemment, mais beaucoup moins ostensible qu’à l’habitude. Elle est parfois même juste suggérée, comme dans ce génial plan séquence où la caméra s’arrête sur les fleurs d’un étal avec les coups de feu qui retentissent en arrière-plan, ou comme à travers cette métaphore qui parcourt le film et qui dit, à propos de Frank Sheeran, qu’il “peint les maisons” (avec du sang sur les murs…). 

Et puis le film est incarné par un trio d’acteurs extraordinaires (De Niro, Pacino, Pesci !), des monstres sacrés qu’on prend un plaisir fou à voir réunis à l’écran, à différents âges grâce à la technologie numérique. Et des trois, Al Pacino (qui joue Jimmy Hoffa) est sans doute le plus génial dans le film. 

Après Roma d'Alfonson Cuaron l'année dernière, Netflix nous offre un nouveau chef d'oeuvre, qui a tout pour devenir un classique. On regrette évidemment de ne pas pouvoir l'apprécier pleinement dans une salle obscure... mais on peut être reconnaissant à la plateforme de streaming d'avoir osé produire un film que les studios de cinéma ont refusé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire