Avec une précision documentaire et dans un dispositif d’une grande sobriété, Dominik Moll nous entraîne aux côtés de l’IGPN. Anti-spectaculaire, le récit de l’enquête est pourtant haletant, tout en décrivant la posture compliquée des enquêteurs de l’IGPN.
(Critique complète ci-dessous ou ici)
En marge d’une manifestations des gilets jaunes en 2018, un jeune homme est gravement blessé à la tête par un tir de LBD. Sa mère porte plainte et c’est Stéphanie qui est chargée de l’enquête à l’IGPN, la police des polices. Rapidement, des soupçons pèsent sur un groupe de cinq agents de la BRI, qu’il va falloir identifier…
Avec une précision documentaire et dans un dispositif d’une grande sobriété, Dominik Moll nous entraîne aux côtés de l’IGPN dans une enquête interne de la police pour des soupçons de violences. Anti-spectaculaire, le récit de l’enquête est pourtant haletant, tout en décrivant la posture compliquée des enquêteurs de l’IGPN, qui doivent faire face à la fois à la colère des victimes, au ras-le-bol de ceux qui se sentent laissés pour compte, et aux pressions internes des collègues de la police et celles de l’administration.
Ce n'est pas un procès des violences policières en général et encore moins un film à charge contre la police. Le récit dépeint toutefois avec précision les dysfonctionnements administratifs, et le problème d’une impunité quasi-systématique pour les policiers fautifs, qui tend à jeter le discrédit sur l’ensemble de la profession et entretenir la méfiance et la suspicion.
Il y a de toute évidence, derrière le récit sobre et nuancé, une colère sourde, témoin d’une société sous tension et éclatée, dont le mouvement des gilets jaunes était un symptôme… et qui est toujours d’actualité.
Le procédé du film peut paraître clinique, un peu froid... mais c’est intentionnel. D’ailleurs c’est un excès potentiel d’empathie qui est reproché au personnage de Stéphanie : il serait dangereux d'être trop humain. Ça fait quand même réfléchir…

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