Il y a quelque chose de tragi-comique dans le film, entre la satire politique et la fable cruelle. A coup sûr, c’est une histoire qui méritait d'être racontée !
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1983, François Mitterrand lance un concours international d’architecture pour la construction d’un monument à la Défense, dans l’axe du Louvre et de l’Arc de Triomphe. A la surprise générale, c’est Otto von Spreckelsen, un architecte danois inconnu, qui remporte le concours.
L’inconnu de la Grande Arche est un film passionnant sur les coulisses de la construction de la Grande Arche de la Défense. C’est, certes, une fiction mais qui s’inspire très largement de la réalité. Or l’histoire est étonnante, autour d’un architecte que personne ne connaît, et qui a remporté contre toute attente le concours avec son cube, qui deviendra la Grande Arche.
Il y a quelque chose de tragi-comique dans le film, entre la satire politique et la fable cruelle. Le film a en effet des accents de thriller politique, avec ses rebondissements, ses jeux d’influence et ses tractations secrètes. Mais c’est aussi un drame, la tragédie d’un artiste confronté au réel et finalement dépossédé de son œuvre. A coup sûr, c’est une histoire qui méritait d'être racontée, et qui permet une réflexion sur l’art et ses mécènes, l’intégrité de l’artiste face aux enjeux politiques et aux impératifs financiers. Intransigeant et déterminé, l'architecte défend un projet qui est l'oeuvre de sa vie, dans lequel il met toute sa foi, comme si sa vie en dépendait. Ce qui donne au récit une véritable dimension existentielle.
La reconstitution des années 80 et du chantier est étonnante. Le casting est excellent : Claes Bang dans le rôle de cet architecte intransigeant et intègre, qui n'avait jusqu'alors construit que sa maison et quatre églises... mais aussi Xavier Nolan en bureaucrate dévoué, ou Michel Faux dans le rôle d’un François Mitterrand aux allures de monarque. La réalisation de Stéphane Demoustier est au cordeau, en parfaite adéquation avec son sujet. Une très belle réussite !
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