Avec des plans admirablement construits, une fable politique aride et implacable, un véritable cauchemar bureaucratique, kafkaïen, pour un récit glaçant du totalitarisme.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Union Soviétique, en 1937, en pleine purge stalinienne, des milliers de lettres de détenus accusés à tort sont brûlées. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du jeune procureur local fraîchement nommé. Ce dernier croit à un dysfonctionnement. Il rencontre le prisonnier compte bien rétablir la justice pour lui. Sa quête le mènera jusqu’au procureur général à Moscou.
Dans un format d’image carré et des couleurs souvent ternes, mais avec des plans admirablement construits, Deux procureurs est une fable politique aride et implacable, un véritable cauchemar bureaucratique, kafkaïen, pour un récit glaçant du totalitarisme.
Le film est pourtant aussi traversé de scènes presque burlesques, sans dialogue, un peu à la façon de Jacques Tati. Mais ces touches d’humour traduisent surtout l’absurde de la situation, et ressemble finalement à de l'ironie cruelle.
Cela dit, il faut avouer que le film est un peu exigeant pour le spectateur, qui doit s’accrocher devant de longues scènes, de longs dialogues, de longs plans fixes, qui, certes, participent pleinement au propos du film mais demandent une certaine attention.
C’est en tout cas une vraie proposition de cinéma, dont on pourra mesurer les échos possibles aux réalités géopolitiques d’aujourd’hui…

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