Babylon est une grande fresque de trois heures, virtuose, folle... et cruelle. Un film monstre, excessif, radical, très cru, qui ne plaira pas à tout le monde. Mais c'est aussi une déclaration d'amour au cinéma, qui n'occulte pas pour autant la part sombre de son industrie. Magistral.
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Los Angeles dans les années 20. Hollywood et l’industrie du cinéma viennent de naître. Jack Conrad en est une des plus grandes stars. Nellie LaRoy, quant à elle, est persuadée d’avoir un destin de star et elle va tout faire pour y arriver, en commençant par s’incruster dans une soirée organisée chez Jack Conrad.
Babylon est une grande fresque de trois heures, virtuose, folle... et cruelle. Un film monstre, excessif, radical, très cru, qui ne plaira pas à tout le monde. Mais c'est aussi une déclaration d'amour au cinéma, qui n'occulte pas pour autant la part sombre de son industrie. Magistral.
Les personnages principaux sont fictifs mais ils s’inspirent de vrais acteurs et actrices, et l’évocation du monde du cinéma à ses débuts, dans les années 20, est très documentée. Et c’est complètement fou.
La première partie du film, introduite par un très long prologue (le titre du film apparaît à l’écran après au moins 30 minutes), est incroyable, osant les excès et la démesure. C’est une orgie visuelle assez démente, d’un rythme grisant et d’une virtuosité éclatante. On y découvre les nuits folles et décadentes du petit monde d'Hollywood dans les années 20, avec alcool, drogue, sexe et toutes les outrances possibles. Quant aux tournages de l’époque, que l’on découvre aussi dans cette première partie du film, ils ne sont pas moins fous… et dangereux ! Ce sont sans doute les minutes les plus excitantes du film. Et dans cette première partie de Babylon, on rit beaucoup.
La deuxième partie du film est cruelle et amère. La bascule correspond à l’arrivée du cinéma parlant. Au début, c’est encore drôle, notamment avec les difficultés épiques pour s'adapter aux tournages avec du son. Mais bien vite, le film vire au drame et le ton devient cruel, avec quelques bouffées de nostalgie. L’arrivée du parlant rebat les cartes, et certaines stars du cinéma muet ne s’en relèveront pas. D’autant qu’on oublie et qu’on écarte si facilement celles et ceux qu’on a auparavant portés aux nues. Pour eux, le rêve se transforme en cauchemar, à la gloire succède la descente aux enfers. C’est l’autre envers du décor de l’industrie du cinéma, qui peut briser des carrières et détruire des vies.
Mais l'extraordinaire séquence finale, virtuose et pleine d'émotion, termine le film en apothéose. Elle zn est la parfaite synthèse : la machine à rêves du cinéma fonctionne toujours, même si elle cache un envers du décor cruel et impitoyable. Le film se termine d’ailleurs sur un sourire… avec les yeux remplis de larmes. C'est bien une déclaration d’amour au cinéma, mais un amour qui reste lucide. En ce sens, Babylon est finalement assez proche de La La Land, en moins nostalgique et plus cruel !
Margot Robbie, qui se lâche complètement, est géniale. Brad Pitt est incroyable. Diego Calva est une vraie découverte. Le reste du casting est au diapason. Et la musique de Justin Hurwitz rythme le film de façon magistrale.
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