La mise en scène de Xavier Giannoli est flamboyante, au service d’une satire acerbe des mondanités hypocrites de la noblesse et des pratiques d’une presse à la recherche des bons mots et des recettes publicitaires. Ce récit résonne d’une façon très contemporaine à l’heure du buzz, des fake news et de la quête effrénée de célébrité
(critique complète ci-dessous ou ici)
D’après le roman éponyme de Balzac, Illusions perdues est une adaptation cinématographique brillante d’une histoire cynique et cruelle. Le Paris du XIXe siècle, sous la Restauration, est reconstitué de façon remarquable : décors, costumes, lumières… c’est somptueux ! La mise en scène de Xavier Giannoli est flamboyante, au service d’une satire acerbe des mondanités hypocrites de la noblesse et des pratiques d’une presse à la recherche des bons mots et des recettes publicitaires. Ce récit de l’ascension et de la chute d’un jeune poète de province monté à Paris plein de rêves et d’idéaux résonne d’une façon très contemporaine à l’heure du buzz, des fake news et de la quête effrénée de célébrité. Certes, le film appuie un peu ces références possibles à nos réalités d’aujourd’hui mais sans dénaturer l’oeuvre de Balzac.
Dans toute cette comédie humaine, chaque personnage a ses failles et ses parts d’ombre, plus ou moins prononcées. Tous ont un côté agaçant voire détestable… à part peut-être deux femmes, les deux que Lucien a aimé, Madame de Bargeton et Coralie. Mais ce sont deux femmes emprisonnées ou finalement broyées par un système impitoyable.
Le casting pléthorique et impressionnant est à la hauteur du film. Relevons simplement que Benjamin Voisin confirme son talent dans le rôle de Lucien, Salomé Dewaels est une révélation lumineuse, Vincent Lacoste excelle en journaliste cynique à souhait, Xavier Dolan nous rappelle qu’il est aussi un très bon acteur et Jeanne Balibar est un régal vénéneux en marquise d’Espard.
Du grand et beau cinéma.
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