vendredi 15 octobre 2021

Eiffel : une tour monumentale plombée par un drame amoureux

 
★★☆☆

Même si l'hypothèse romanesque est séduisante - Adrienne, un amour de jeunesse qui ressurgit et inspire à l'architecte son projet d’une tour en forme de A - la balance du film penche trop du côté de ce drame amoureux, traité somme toute de façon assez convenue.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Gustave Eiffel vient d’être honoré pour sa contribution décisive dans la construction de la Statue de la Liberté. Il est alors sollicité pour créer quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris. Mais Eiffel, lui, ne s’intéresse qu’au projet de métro… jusqu’à ce qu’il recroise un amour de jeunesse, Adrienne, qui va lui inspirer un projet audacieux, celui d’une tour en métal de 300 mètres de haut. 

Le spectateur est averti dès le début du film : ce dernier est librement inspiré de faits réels… En réalité, il y a deux récits dans Eiffel. L'un est historique, autour de la construction de la tour. L'autre est romanesque, autour d'une histoire d'amour cachée. Même si l'hypothèse romanesque est séduisante - Adrienne, un amour de jeunesse qui ressurgit et inspire à l'architecte son projet d’une tour en forme de A - la balance du film penche trop du côté de ce drame amoureux, traité somme toute de façon assez convenue. J'ai nettement préféré le récit historique, avec une belle reconstitution de l’époque, l’évocation des techniques novatrices utilisées par Gustave Eiffel, et le plaisir de voir la tour petit à petit s’élever. La scène vertigineuse de l'assemblage du premier étage est d’ailleurs un excellent moment de cinéma ! Malheureusement, j’en aurais vraiment voulu plus, autour du défi technologique, autour de l’homme, de sa personnalité et de sa détermination face aux luttes suscitées par le projet. Les nombreuses contestations du projet, venant du voisinage, des politiques, de la presse et même d’artistes et d'intellectuels, ne sont qu'à peine effleurées dans le film. Vraiment dommage… 

Ceci dit, le duo formé par un Romain Duris énergique et une Emma Mackey excellente - même si elle est bien trop jeune pour le rôle - fonctionne fort bien. Et notons enfin la belle bande originale, composée par le toujours excellent Alexandre Desplats. 

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Eiffel, un film de Martin Bourboulon

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