lundi 30 juillet 2018

Une pluie sans fin : un polar noir et désespéré, d'une maîtrise formelle remarquable

1997, quelques mois avant la rétrocession de Hong-Kong. Yu Guowei est chef de la sécurité dans une vieille usine, dans le sud de la Chine. Employé modèle, il est réputé pour ne rien laisser passer. Il prend l'initiative d'aider la police dans une enquête sur une série de meurtres, non loin de son usine. Une enquête qui va petit à petit devenir une obsession pour Yu.

Une pluie sans fin est un polar noir et désespéré, presque nihiliste. Et même si l'intrigue policière au coeur du film est parfois un peu tarabiscotée, voulant entretenir l'ambiguïté et le mystère, il y a dans le film quelque chose d'halluciné qui fascine, dans ses décors industriels gris et poisseux, constamment noyés sous une pluie battante. Quelque chose d'implacable aussi dans la lente descente aux enfers de son personnage principal, et dans les rêves et les destins brisés de plusieurs personnages.  Et la conclusion du film n'invite pas vraiment à beaucoup d'optimisme...

Dong Yue, dont c'est le premier long-métrage, fait preuve d'une maîtrise impressionnante dans la réalisation. Le travail sur le cadrage et la lumière est remarquable et il parvient à maintenir tout au long du film une atmosphère pesante et trouble. Remarquable.

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