Marcello est toiletteur pour chiens, il est apprécié par tous les autres commerçants de son quartier. Pour arrondir ses fins de mois et rêver de voyages avec sa fille, il deale un peu de cocaïne. Mais il est sous l'emprise de Simoncino, une brute épaisse qui rackette et violente tout le quartier, et qui va l'entraîner dans une spirale criminelle...
Dogman est un drame implacable et noir, avec quelques accents soudains de violence. Dès la scène d'ouverture on sent poindre la menace : un chien inquiétant qui aboie et montre les dents pendant que Marcello, silhouette frêle, s'efforce de toiletter ce molosse qu'il appelle "amore", comme tous les autres chiens. Même si dans la suite, les bêtes dangereuses ne seront pas les chiens, on sait que les choses vont mal tourner pour Marcello.
Et le dénouement de l'histoire est terrible et déchirant, évoquant à la fois la sauvagerie humaine et le besoin d'être aimé. Deux thématiques centrales dans le film, comme celle de la perte de l'innocence dans un monde impitoyable pour les faibles.
Remarquablement réalisé par Matteo Garone, dans des décors crépusculaires et poisseux d'un quartier pauvre, le film est éclaboussé par l'extraordinaire performance d'acteur de Marcello Fonte. Une gueule de cinéma, mais surtout une présence et une précision dans le jeu étonnantes. Son regard et les expressions changeantes de son visage, silencieux, dans la scène finale, est un moment d'une force incroyable.
Dogman est un film âpre, sombre mais fascinant. Un film qui secoue.
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