Thomas est un jeune toxicomane. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté religieuse, isolée dans la montagne, tenue par d'anciens drogués. Soumis à une discipline stricte, les jeunes y sont menés à la dure, sans autre thérapie que la prière, le travail et l'amitié.
La prière est un film sobre, et assez poignant, sur la foi et la force de l'amitié, à travers le difficile chemin de rédemption de Thomas. On passe quand même assez vite d'une étape à l'autre de son cheminement spirituel, par un récit assez elliptique, qui manque un peu de mystère... un cheminement qui est finalement plutôt vu de l'extérieur. Les différents aspects de la spiritualité de la communauté sont évoqués à travers les offices religieux, une discipline stricte autour du pardon, exigeant des prises de paroles publiques, mais aussi dans quelques moments plus informels (comme lorsque les jeunes chantent avec joie "Let it shine").
Là où le film est plus touchant, et peut-être plus juste, c'est dans l'évocation de la force de l'amitié et de la communauté. Ainsi par exemple, il y a le rôle de "l'ange gardien", ce compagnon attribué à chaque nouvel arrivant, qui sera son soutien, son confident, son grand frère omniprésent. Car on n'est jamais laissé seul dans le centre : s'isoler, c'est se mettre en danger. Il suffit de voir les scènes où on voit les compagnons courir de toutes leurs forces à la recherche d'un des leurs qui s'enfuit ou disparaît. Le danger est palpable. Et l'émotion est forte lorsqu'arrive le moment de la séparation, où l'on perçoit que l'amitié forgée dans ce contexte particulier marquera la vie de tous ces jeunes.
En plus de la foi et de l'amitié, Thomas découvrira aussi l'amour au cours de son séjour au centre. Un amour qui sera une aide pour qu'il s'en sorte mais aussi un sujet de trouble dans son cheminement spirituel.
La mise en scène de Cédric Kahn est toute de sobriété dans un film où la grâce naît autant de la découverte de l'amour que de l'expérience du secours de Dieu. Le jeune Anthony Bajon, dans le rôle de Thomas, est remarquable : ses scènes au début de son séjour dans la communauté, alors qu'il est en manque, puis qu'il explose de colère, sont vraiment impressionnantes.
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