Une chronique acerbe de la société hongroise d’aujourd'hui, sous tension et à fleur de peau. On y perçoit une population déchirée, polarisée, avec des peurs et des colères enfouies qui ne demandent qu’à s’enflammer. On multiplie les points de vue pour un récit kaléidoscopique qui fait monter petit à petit la tension d'une machine infernale qu'on ne peut plus arrêter.
(critique complète ci-dessous ou ici)
A Budapest, c’est la fin de l’année scolaire. Abel rate complètement son oral d’histoire et il est recalé. Pour justifier son échec, Abel dit à son père que c’est son professeur qui l’a sacqué parce qu’il portrait une cocarde sur son veston. Son mensonge va, malgré lui, déclencher un scandale politico-médiatique.
L’affaire Abel Trem est une chronique acerbe de la société hongroise d’aujourd'hui, sous tension et à fleur de peau. On y perçoit une population déchirée, polarisée, avec des peurs et des colères enfouies qui ne demandent qu’à s’enflammer. Dans ce contexte, un petit rien peut être monté en épingle.
Il suffit d’un adolescent qui invente une excuse bidon, un père qui soutient les thèses nationalistes de Viktor Orban, une jeune journaliste en quête de scoop, un proviseur soucieux avant tout de la réputation de son établissement, pour que tout prenne une ampleur incroyable.
Le scénario du film, et son montage, est malin. On multiplie les points de vue pour un récit kaléidoscopique qui fait monter petit à petit la tension d'une machine infernale qu'on ne peut plus arrêter, déclenchée par un petit mensonge, monté en épingle, et qui finira par se retourner contre son auteur.
Au-delà du contexte hongrois, le film illustre avec une certaine force le mécanisme de propagation d’une rumeur, et tous les dégâts que cela peut impliquer.
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