Le film dresse un portrait kafkaïen de l’Iran d’aujourd'hui. On pourrait en effet se dire que chacune des situations est banale et que tout devrait se résoudre facilement. Mais rien n’est simple face à l’administration d’un régime autoritaire ou face à une personne en situation d’autorité qui se croit tout permis. Le procédé cinématographique est minimaliste mais redoutablement efficace.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Neuf courts récits évoquent la vie quotidienne à Téhéran aujourd’hui. Un homme déclare la naissance de son fils, une mère achète les habits de sa fille pour la rentrée scolaire, une élève est convoquée par la directrice, une jeune femme conteste une contravention, une autre se présente à un entretien d’embauche, un homme vient retirer son permis de conduire, un homme au chômage répond à une annonce pour un job, un réalisateur demande une autorisation de tournage pour son prochain film, une femme va au commissariat de police pour retrouver son chien.
Par ces neufs récits, le film dresse un portrait kafkaïen de l’Iran d’aujourd'hui. On pourrait en effet se dire que chacune de ces situations est banale et que tout devrait se résoudre facilement. Mais rien n’est simple face à l’administration d’un régime autoritaire ou face à une personne en situation d’autorité qui se croit tout permis. Tout est contrôlé, tout devient suspect et la machine à humilier se met en marche, avec des contraintes jusqu'à l’absurde, au nom d’obligations religieuses ou culturelles.
Le procédé cinématographique est minimaliste mais redoutablement efficace : chaque récit est filmé en plan fixe, avec un seul personnage à l'écran, et en général un autre personnage hors champ. Les dialogues sont très bien écrits, les personnages remarquablement incarnés et le ton est souvent caustique… on rit jaune !
Y a-t-il un peu d’espoir quand même ? Peut-être dans l’humour, même grinçant, qui parcourt le film. Peut-être aussi dans la jeunesse (la séquence de la gamine à qui la maman achète l’uniforme pour l’école ou celle de l’adolescente face à la directrice de son établissement scolaire) ou d’une manière générale, dans les personnages féminins ?
Et puis il y a cette étonnante dernière séquence, très sarcastique, qui déroge un peu au procédé du plan fixe pour terminer le film de manière cataclysmique, comme un défouloir, un appel, un cri pour la liberté.
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