Carla Nowak, professeure dans un collège, assiste à l’interrogatoire de deux élèves, que l'on pousse à dénoncer qui a pu voler une somme d’argent disparue. Plus tard, alors que d’autres vols sont commis dans l’établissement, elle décide de laisser tourner la webcam de son ordinateur après avoir laissé son porte-monnaie dans la poche de sa veste…
La salle des profs est un thriller social en milieu scolaire, une sorte de huis-clos où le collège apparaît comme un microcosme en miroir de la société. Un enchaînement de maladresses et de “petites” erreurs engendre une spirale délétère, sur fond de tensions sociales, de racismes et d’a prioris, dans un climat de suspicion, d’accusation et de dénonciation, de rumeurs… Leonie Benesch est impressionnante dans le rôle principal.
Là où le scénario est très efficace et malin, c’est que le spectateur est constamment et alternativement amené à s’identifier et à se distancier des différents protagonistes, à se sentir solidaires et mal à l’aise avec eux. On est souvent en empathie avec l’enseignante mais on s’interroge aussi sur certaines de ses actions, on est solidaire de certains élèves, surtout quand ils semblent manipulés par les adultes, mais on est troublé par leur cruauté ou lorsqu’ils imitent les adultes dans leurs pires excès. On comprend l’inquiétude des parents mais on est mal à l’aise lorsqu’ils agissent en meute.
Bref, l’histoire est complexe et le film fait réfléchir. Et la fin du film, ambivalente, accentue encore nos interrogations. Intelligent et captivant.
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