mercredi 4 octobre 2023

Le règne animal : une fable fantastique assez fascinante, profondément humaine

★★★★

Si le film est ample et spectaculaire, avec une mise en scène maîtrisée, respectant les codes du genre, il adopte aussi un ton personnel. Ici, pas de surcharge d'effets numériques mais surtout des effets de maquillage et de prothèses, plus organiques, et des décors naturels. C'est aussi ce qui rend le film, pourtant si étrange, tellement proche et humain

(critique complète ci-dessous ou ici)

Une maladie mystérieuse se propage dans le monde, entraînant des mutations qui transforment petit à petit des humains en animaux. C’est ce qui est arrivé à Lana, la femme de François, qu’on finit par placer dans un nouveau centre d’accueil, construit dans le sud de la France. François part alors s’installer dans la région, avec Emile, leur fils adolescent. Au cours d’une tempête, Lana s’échappe et, avec d’autres, se réfugie dans la forêt. François part à sa recherche. 

Le règne animal est une fable fantastique assez fascinante, un film de genre très réussi, profondément humain. 

Le récit, largement métaphorique, est riche de plusieurs thématiques contemporaines qui s'entremêlent. Il y a, évidemment, une dimension écologique, interrogeant notre rapport à la nature et au vivant. 

Mais c'est aussi un film humaniste, contre les discriminations et pour l'accueil de la différence, qui questionne notre rapport à l'autre, étrange, étranger. Il décrit les mécanismes de peur, de rejet, et les violences auxquelles ils conduisent. Le film parle d'humanité et de monstruosité, refusant les frontières trop marquées. 

C'est enfin, et c'est au coeur du film, un récit intime, sur les rapports de filiation, entre un père et son fils, sur la transmission, le rôle des parents envers leurs enfants adolescents. 

Si le film est ample et spectaculaire, avec une mise en scène maîtrisée, respectant les codes du genre, il adopte aussi un ton personnel, n'essayant pas de singer Hollywood. Ici, pas de surcharge d'effets numériques, même s'ils sont présents et correctement maîtrisés, mais surtout des effets de maquillage et de prothèses, plus organiques, et des décors naturels. C'est aussi ce qui rend le film, pourtant si étrange, tellement proche et humain. 

S’il y a un petit bémol à mentionner, c’est peut-être quelques personnages qui n’apportent pas forcément grand-chose à l’intrigue, comme Julia, la gendarme, ou Nina, l’amie de Emile… et encore. 

En tout cas, la fin du film, l'enchaînement des dernières scènes jusqu'au plan final, est particulièrement réussie et poignante. 

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Le règne animal, un film de Thomas Cailley
avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos

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