mardi 3 octobre 2023

La merveilleuse histoire de Henry Sugar (et autres nouvelles) : un travail d’orfèvre des plus réjouissants

★★★★

Les dialogues sont au coeur des quatre films, dits avec une virtuosité assez éblouissante par les quelques acteurs qui se partagent les rôles. (...) Le tout est mis en scène avec inventivité et malice, dans l’esthétique si particulière propre à Wes Anderson, et qui convient à merveille à ces quatre histoires. C’est un véritable travail d’orfèvre des plus réjouissants.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Netflix propose quatre nouvelles de Roald Dahl adaptées en courts-métrages par Wes Anderson. Les quatre films obéissent à un procédé original : dans chaque histoire, le narrateur apparaît à l’écran comme un des personnages du récit. Et c’est aussi parfois le cas de l’auteur lui-même, Roald Dahl, incarné par Ralph Fiennes, pour quelques commentaires sur l’histoire. Les dialogues sont donc au coeur des quatre films, dits avec une virtuosité assez éblouissante par les quelques acteurs (Ralph Fiennes, Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley, Dev Patel, Richard Ayoade, Rupert Friend) qui se partagent les rôles des quatre courts-métrages. Pour continuer dans la mise en abyme, on voit aussi à l’écran des accessoiristes qui apportent différents objets aux personnages du récit et manipulent les décors. Le tout est mis en scène avec inventivité et malice, évidemment dans l’esthétique si particulière propre à Wes Anderson, et qui convient à merveille à ces quatre histoires. C’est un véritable travail d’orfèvre des plus réjouissants. 

La merveilleuse histoire de Henry Sugar est le plus long des quatre courts-métrages. Il raconte l’histoire d’un homme riche, accro aux jeux, qui découvre dans un vieux livre écrit par un maître yogi une formule permettant de voir sans les yeux. Il va alors apprendre ce pouvoir et l’utiliser pour faire la tournée des casinos et s’en mettre plein les poches. Mais petit à petit, il va comprendre que ce secret pourrait être utilisé à des fins plus nobles…  Une fable morale malicieuse et réjouissante. 

Le cygne raconte l’histoire d’un jeune garçon brillant mais chétif, qui est tyrannisé par deux camarades violents. C’est une histoire assez terrible et violente, qui se termine de manière onirique et assez énigmatique, une fin ouverte à l’interprétation. Le cygne est une fable évocatrice et puissante sur le harcèlement, sans doute l’histoire la plus forte des quatre courts-métrages. 

Le preneur de rats raconte l’histoire d’un dératiseur, qui lui-même ressemble beaucoup à un gros rat, et qui explique sa méthode personnelle pour exterminer les rongeurs. Gagner la confiance des rats avant de les empoisonner. Au fur et à mesure que le récit avance, le film tend vers le genre du conte horrifique, pour se terminer de manière… surprenante. 

Venin raconte l‘histoire d’un homme trouvé par son ami cloué dans son lit, immobile et terrifié. Un serpent extrêmement venimeux, dissimulé sous les draps, s’est endormi sur son ventre. Le narrateur fait alors venir un médecin pour administrer à son ami un sérum préventif et essayer de le sauver. Le court-métrage joue sur la tension liée à ce danger mortel invisible, jusqu’à son dénouement, assez cynique. 

-------

La merveilleuse histoire de Henry Sugar (et autres nouvelles), courts-métrages de Wes Anderson
avec Benedict Cumberbatch, Ralph Fiennes, Ben Kingsley
Disponibles sur Netflix

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire