lundi 28 janvier 2019

La Mule : à partir d'un fait divers, un film bouleversant sur le thème de la famille

Earl Stone a plus de 80 ans. Horticulteur passionné, il est désormais fauché et seul (parce qu'il s'est fâché avec sa famille). Il accepte alors un boulot qu'on lui propose : transporter dans son véhicule un paquet qu'on lui confie, sans essayer de savoir ce qu'il y a dedans. Et comme il se révèle efficace dans ce travail, il va enchaîner les voyages et devenir un des principaux passeurs de drogue d'un cartel mexicain. Mais l'agent Colin Bates, de la DEA, va bientôt s'intéresser à cette nouvelle "mules" surnommée "El Tata".

Le film s'inspire d'une histoire vraie, celle de Leo Sharp, un vétéran de guerre devenu passeur de drogue et arrêté en 2011. Mais le film prend beaucoup de liberté pour construire, à partir de cette histoire, un film bouleversant sur le thème de la famille.

Car c'est bien le thème de l'importance de la famille qui est au coeur du film (d'ailleurs la fille de Earl dans le film est jouée par Alison, la propre fille de Clint Eastwood...). Tout en introspection, La Mule raconte l'histoire d'un homme qui, à force de chercher à être quelqu'un de reconnu et d'apprécié dans son travail, et parmi ses amis, est passé à côté de sa vie de mari et de père... et il doit désormais faire face à ses regrets, ses remords et sa culpabilité. L'argent qu'il gagnera à travers ses activités illicites lui servira d'ailleurs en bonne partie pour faire plaisir à ses amis, et être encore plus apprécié par eux... mais c'est un autre chemin qu'il devra emprunter s'il veut retrouver le lien avec ses proches, voire rattraper le temps perdu.

Le film est dans la veine de Gran Torino, un des chefs d'oeuvre de Clint Eastwood (là aussi devant et derrière la caméra), dont le scénario est d'ailleurs écrit par le même Nick Schenk. On y retrouve des thématiques proches autour de la culpabilité, de la rédemption, etc. Et la fin du film (très différente du dénouement du fait divers dont le film s'inspire) est très belle et très émouvante... comme c'était le cas pour Gran Torino.

Là où le réalisateur est suprenant, c'est dans toute la première partie du film, où on trouve beaucoup d'humour. On sent que Clint Eastwood a mis pas mal de lui-même dans le personnage de Earl Stone et qu'il s'amuse avec beaucoup d'autodérision !

Bref, après un raté assez incompréhensible (Le 15h17 pour Paris), La Mule signe le retour d'un grand Clint Eastwood, un de ces films profonds, émouvants et forts dont il a le secret !

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