vendredi 26 octobre 2018

Cold War : un drame épuré, du cinéma d'orfèvre

Pendant la guerre froide, en Pologne, une histoire d'amour naît entre Zula, une jeune chanteuse passionnée et Wiktor, un musicien épris de liberté. Ils décident de passer à l'Ouest, à l'occasion d'une tournée à Berlin, mais Zula renonce au dernier moment et Wiktor s'installe seul à Paris.

Cold War est un drame épuré, dense, d'une grande force. Le récit, elliptique, trace en moins d'une heure trente, quinze ans de vie et de passion, l'histoire d'un amour impossible, sans cesse contrarié, dans le contexte de la guerre froide. On alterne entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 50, entre la musique folklorique ou à la gloire du communisme et le jazz. Car la musique est au coeur du film, comme un véritable personnage. Les scènes de concert dans les clubs de jazz, envoûtantes, sont parmi les plus belles du film. Il se dégage de cette oeuvre une poésie triste, teintée de nostalgie et d'espoir déçu, une quête d'amour et de liberté, désespérée. Jusque dans le dernier plan du film, sublime.

La réalisation de Pawel Pawlikowski est d'une précision extraordinaire : science des cadrages, fluidité des mouvements de caméra... L'image, au format carré, et dans un très beau noir et blanc, est superbe. C'est du cinéma d'orfèvre !

Enfin, Joanna Kulig, dans le rôle de Zula, est extraordinaire. Et sa voix, quand elle chante du jazz, nous accompagne longtemps encore après la projection du film...

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