lundi 15 octobre 2018

Girl : un drame troublant mais jamais impudique

Lara a 15 ans. Elle rêve de devenir danseuse étoile et elle est prête à tous les sacrifices pour y arriver. Son père, qui la soutient, accepte de déménager pour qu'elle puisse entrer dans une des meilleures écoles de danse du pays. Mais pour arriver à son rêve, Lara devra lutter avec son corps : elle est en effet née garçon.

Le sujet est sensible et complexe. Le film est parfois cru, n'hésitant pas à montrer le corps, la nudité, et il devient troublant quand il filme le malaise de Lara envers son propre corps qui, dans ses attributs masculins, lui est étranger. Le film n'est pourtant jamais impudique. Au contraire, c'est un drame intime d'une grande sobriété. Le ton n'est évidemment pas moralisateur mais il n'est pas militant non plus. Ce n'est pas un film à thèse, c'est un portrait fort qui parle, certes, du genre, mais aussi de l'adolescence, du rapport au corps, de la famille...

Le réalisateur, Lukas Dhont, dont c'est le premier film (il a d'ailleurs reçu le prix de la caméra d'or à Cannes), excelle à filmer le malaise intime et se montre d'une grande force dans les scènes de répétitions de danse, véritables tortures pour le corps des danseuses. Et puis il y a Victor Polster, le jeune acteur qui incarne Lara, qui est absolument extraordinaire !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire