A Beyrouth, suite à un différend à propos d'une gouttière, Yasser (un réfugié palestinien) s'énerve et insulte Toni (un chrétien libanais). La situation s'envenime et les deux hommes se retrouvent finalement devant les tribunaux. L'affrontement de leurs avocats et la médiatisation du procès va mettre le pays au bord de l'explosion.
L'insulte est une vraie claque. La façon dont est racontée cette histoire de banale insulte qui devient une affaire d'Etat, exacerbant les tensions sociales et politiques, et ravivant les blessures enfouies, est absolument magistrale. Car on perçoit bien vite qu'il y a bien plus qu'une histoire d'insulte derrière cette affaire. Il y a des blessures profondes pour ces deux individus, rapidement dépassés par la machine judiciaire qui s'emballe, la récupération politique, la vindicte populaire.
La force du film réside dans un propos qui évite tout manichéisme et s'efforce de présenter la réalité, intime et socio-politique, dans toute sa complexité, sans prendre parti pour l'un ou l'autre des camps. Profondément ancré dans la réalité libanaise, le film a pourtant bien un portée universelle, par son plaidoyer pour la réconciliation (entre les peuples et entre les individus). Et, sans le dévoiler, le dénouement est d'une force et d'une humanité incroyables, et se veut porteur d'espoir.
Les acteurs sont tous excellents, en particulier ceux qui incarnent les deux principaux personnages : Adel Karam et Kamel El Basha (prix d'interprétation à la Mostra de Venise pour ce rôle). Un film fort, tendu, humaniste, universel.
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