Le couple Besson divorce... et ça se passe de façon conflictuelle. Miriam demande la garde exclusive de leur fils, accusant son mari Antoine de violences. Ce dernier nie ces accusations et demande la garde partagée. C'est ce que la juge finit par accorder et Julien, leur fils, se retrouve pris en otage entre ses parents.
Jusqu'à la garde est un drame familial filmé comme un thriller. La scène d'ouverture est assez glaçante et on se met à la place de la juge : comment décider, en quelques minutes, dans une affaire de divorce, face à deux versions si différentes ? D'autant qu'en tant que spectateur, le doute subsiste au terme de cette première scène... Ensuite, la vérité apparaîtra assez rapidement, et la tension ne cessera de monter.
Formidablement réalisé par Xavier Legrand (dont c'est le premier film !), Jusqu'à la garde a obtenu deux prix au dernier festival de Venise (dont le Lion d'argent récompensant la meilleure réalisation) et c'est amplement mérité. On ne sort pas indemne de ce thriller familial. Et c'est dans les moments de silence, ou les scènes sans dialogues, que la tension est la plus forte. Comme avec ces gros-plans sur le visage de Léa Drucker dans la scène d'ouverture, ou ce plan séquence filmé au ras du sol dans les toilettes, ou encore celui au cours de la fête d'anniversaire, la musique couvrant les paroles... Et cette montée en tension trouve son paroxysme dans la longue et géniale scène finale, haletante et insoutenable (on pense immanquablement à Shining !).
Le film parle de violences conjugales, des manipulations dont sont capables les pervers narcissiques, de l'instrumentalisation des enfants dans les cas de divorces conflictuels... Des sujets graves, traités avec maestria et incarnés par des acteurs extraordinaires : Denis Ménochet est exceptionnel, Léa Drucker formidable et le jeune Thomas Gioria étonnant.
Un film salutaire qui nous met KO...
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