Misako Ozaki rédige des textes pour l'audiodescription des films, à destination des non-voyants. Masaya Nakamori est photographe, et il est en train de perdre la vue. Ils se rencontrent lors de la projection d'un film à des consultants non-voyants...
Vers la lumière est un film contemplatif, à la beauté formelle sidérante. Le travail sur l'image, la photo, la lumière est absolument prodigieux. C'est un film sensoriel, voire sensuel, grâce aux nombreux très gros plans sur les visages, en particulier les yeux, grâce à des plans subjectifs qui évoquent la perte de vue progressive de Masaya, grâce aux différents flashbacks, notamment pour Misako qui se souvient de son père disparu...
Le film est aussi une sorte de mise abyme puisqu'il y a bien un film dans le film. Tout au long du récit, on suit le travail de Misako pour améliorer le texte de son audiodescription. C'est aussi, du coup, une réflexion sur le langage : comment décrire sans prendre parti ni être trop distant ? Comment, en particulier, décrire la scène finale d'un film qui peut être interprétée de différentes façons ?
C'est enfin, bien-sûr, un film très émouvant. Sur le deuil, la perte de ce qu'on a de plus cher (la vue pour le photographe, ses parents pour Misako, l'amour de sa vie dans le film à l'intérieur du film), illustré par cette phrase que l'on entend comme un leitmotiv tout au long du film : "Rien n'est plus beau que ce qu'on a sous les yeux et qui s'apprête à disparaître." Émouvant aussi dans l'évolution de la relation entre les deux personnages principaux du film, avec des scènes bouleversantes, dans le métro au moment où Masaya perd définitivement la vue, ensuite lorsqu'il touche de ses mains le visage de Misako, la scène de la dernière photo du photographe, ou bien-sûr la fin sublime, vers la lumière du soleil couchant.
Bref, Vers la lumière porte bien son titre (Hikari en japonais, la lumière) : c'est un film lumineux !
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