Un étrange conte écolo-anarchiste, doucement surréaliste, poétique et délicieusement noir, autour d'un Don Quichotte moderne et sa valise à roulettes.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Darius s'est fait voler toutes ses affaires à l’aéroport de Beauvais. Il ne lui reste que sa valise, à laquelle il est menotté. Ça ne l’empêche pas de se mettre en marche, à travers chemins et champs, pour accomplir sa mission, avec une empreinte carbone nulle.
Animal totem est un étrange conte écolo-anarchiste, doucement surréaliste, poétique et délicieusement noir.
Dans un étonnant format d’image très allongé, on suit les pérégrinations pédestres d’un mystérieux Don Quichotte moderne avec sa valise à roulettes. Il observe tout sur son passage, la nature et les animaux (qui eux-mêmes l’observent… d’ailleurs nous voyons plusieurs fois ce qu’ils voient, et c’est une jolie idée de mise en scène). Rien ne semble pouvoir l’arrêter dans sa progression, toujours guidé par sa boussole, direction La Défense. Il se joue de tous les pièges avec une facilité déconcertante. Sa mission demeure mystérieuse la majeure partie du récit, ne se dévoilant vraiment que dans sa conclusion.
L’épilogue enfin est étonnamment apaisé, invitant finalement chacun à faire sa part de gestes éco-responsables, en l’occurrence recycler (même si c'est un peu particulier dans le cas de Darius) et cultiver ses tomates… C’est moins radical, et à la portée de tous.
L’excellent Samir Guesmi traverse le film avec beaucoup d'élégance.
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