mercredi 19 mai 2021

Adieu les cons : un formidable numéro d'équilibriste émotionnel

"Adieu les cons est un formidable numéro d’équilibriste émotionnel : j’ai ri aux éclats et j’ai pleuré ! Comme toujours chez Dupontel, derrière la farce on discerne un regard inquiet sur notre monde et plutôt désabusé sur la vie. Le film propose un cocktail détonnant, à la fois drôle, caustique, engagé et émouvant. C’est une fable contemporaine qui, derrière le burlesque et l’absurde, dénonce les travers de notre société moderne, capitaliste, déshumanisée..."

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Lorsque Suze Trappet apprend par son médecin qu’elle est gravement malade, et qu’elle n’en a probablement que pour quelques mois à vivre, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a abandonné, ayant accouché sous X alors qu’elle avait 15 ans. Au cours de ses démarches, elle va rencontrer JB, un quinquagénaire dont le suicide raté a créé le chaos dans son entreprise, et M. Blin, un archiviste aveugle qui va les accompagner dans leur quête. Tous les trois devront retrouver la trace de l’enfant tout en échappant à la police à leurs trousses… 

Adieu les cons est un formidable numéro d’équilibriste émotionnel : j’ai ri aux éclats et j’ai pleuré ! Comme toujours chez Dupontel, derrière la farce on discerne un regard inquiet sur notre monde et plutôt désabusé sur la vie. Le film propose un cocktail détonnant, à la fois drôle, caustique, engagé et émouvant. C’est une fable contemporaine qui, derrière le burlesque et l’absurde, dénonce les travers de notre société moderne, capitaliste, déshumanisée, sur les lieux de travail, dans les administrations, égratignant aussi au passage les violences policières. Le film aborde aussi des thématiques plus intimes, comme celle de la difficulté à dire la vérité ou d’exprimer ses sentiments, sur les remords, le temps qui passe... Le film se fait alors particulièrement émouvant. C'est aussi là que peut naître un espoir, si on n'a pas peur d'être soi-même et si on a le courage de l'assumer, et celui de dire "je t'aime" ! Quelle densité et quelle richesse pour un film qui dure moins de 90 minutes ! 

La réalisation de Dupontel est toujours maîtrisée et inventive. Et devant la caméra, il forme un duo touchant avec Virginie Efira, qui se transforme en trio irrésistible avec l’excellent Nicolas Marié. Et quel plaisir de retrouver nombre de seconds rôles savoureux, avec notamment quelques fidèles du réalisteur, pour des apparitions plus ou moins longues (Philippe Uchan, Michel Vuillermoz, Bouli Lanners, Grégoire Ludig et David Marsais… et évidemment Terry Gilliam !).  

Adieu les cons a remporté 7 César. C'est mérité. Dupontel est un réalisateur rare qui réussit à proposer un cinéma qui est à la fois populaire et exigeant, accessible et profond, divertissant et engagé. Chapeau M. Dupontel ! 

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Adieu les cons, un film d'Albert Dupontel


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