Ichiko est infirmière à domicile. Elle s’occupe d’une personne âgée et la famille de cette dernière la considère l’une des leurs. Un jour, la cadette de la famille disparaît et Ichiko va se retrouver suspectée d’être complice de l’enlèvement. Tout semble s’acharner contre elle. Mais qui est-elle vraiment ? Est-elle victime ou coupable ?
L’infirmière est un thriller psychologique trouble, qui entretient savamment l'ambiguïté, grâce à un scénario intelligent, une excellente réalisation et une performance étonnante de Mariko Tsutsui, son actrice principale. C’est absolument remarquable ! Mais vraiment dérangeant…
Très tôt dans le film, on se rend compte que l’histoire ne nous est pas racontée de manière chronologique. Il y a deux fils narratifs différents, qui finissent par se nouer. On est perplexe au début, un peu perdu. Et puis les choses se précisent petit à petit, on comprend les différents enjeux et tout semble devenir finalement limpide… à moins qu’on se trompe, ou qu’on nous trompe. Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Et il faut dire que la question peut rester ouverte à la fin du film, qui se prête en tout cas à plusieurs interprétations possibles. Du coup, le malaise du spectateur se poursuit après le film… C’est assez brillant.
Au-delà du thriller psychologique, le film est aussi une fable sociale, qui parle du Japon d’aujourd’hui… mais pas que. Il y est question de rancoeur et de vengeance, de sentiments cachés ou refoulés, de manipulation, d’honneur et de réputation, du danger de juger les gens sur les apparences, d’emballement médiatique…
Bref, le film est, certes, troublant... mais il est aussi riche et propice à la réflexion.
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