lundi 17 août 2020

Light of my Life : un survival post-apocalyptique intimiste, sobre et intense

 


Dans un futur proche, la population féminine a été pratiquement éradiquée par un virus. Un père tente de survivre, avec sa fille miraculeusement épargnée par l’épidémie, dans un monde hostile et dangereux, en la faisant passer pour son fils…   

Light of my Life est un survival post-apocalyptique et intimiste. Anti-spectaculaire, le film est au contraire lent, contemplatif, ou plutôt introspectif. Peut-être un peu trop parfois... mais indéniablement d'une grande sobriété et d'une belle Intensité.

On apprend petit-à-petit, par bribes, notamment à travers quelques flashbacks, les circonstances qui ont amené à la situation chaotique dans laquelle on retrouve nos héros. Mais on ne nous dit pas tout, ni des origines ni de la réalité de la situation dans laquelle le monde se trouve alors… ce qui entretient aussi un climat de tension et d’inquiétude. 

Mais au-delà de ce contexte post-apocalyptique, le film est aussi, et même d’abord, un conte sur la relation père-fille, qui évoque le rôle du père, notamment en l’absence de la mère, la transmission et la force de l’amour. Il y a dans le film quelques scènes très fortes dans cette perspective. Je pense en particulier, vers la fin du film, lorsque la fille demande à son père (dans des circonstances que je dévoilerai pas) de la laisser partir (“let me go !”), ou la très belle dernière scène, avec l’ultime réplique de la fille, qui nous touche au coeur… 

Il y a aussi une certaine dimension métaphysique au film, voire spirituelle. Casey Affleck, réalisateur, producteur et acteur du film, porte un regard inquiet sur l’humanité (surtout quand il ne reste plus que les hommes, réduits à des instincts primaires !). La question de la foi y est aussi abordée, notamment à travers la rencontre avec un personnage du film. C’est un film qui prend de l'épaisseur avec le temps, après son visionnage, quand on y repense, parce qu’il laisse des questions en suspens, qui résonnent chez le spectateur en fonction de son vécu. 

A noter enfin la remarquable prestation de la jeune Anna Pniowsky (mais comment font-ils pour toujours trouver des enfants aussi talentueux devant une caméra ?) et la belle musique triste et poignante signée Daniel Hart (qui avait notamment composé celle du génial A Ghost Story, de David Lowery, où jouait déjà Casey Affleck, et dont l’esthétique a sans doute inspirée celle de Light of my Life). 

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Light of my Life, un film de Casey Affleck


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