lundi 12 août 2019

Une grande fille : remarquablement réalisé mais un peu froid

1945, en Russie, la Deuxième Guerre mondiale est terminée depuis quelques mois à peine. Les habitants de Leningrad tentent tant bien que mal de reprendre une vie "normale", dans des conditions de vie difficile. Parmi eux, deux jeunes femmes, dont l'amitié est née sur le front, tentent de se reconstruire, malgré les traumatismes.

Une grande fille est un drame avec une atmosphère lourde, parfois asphyxiante, décrivant une réalité quotidienne assez sordide. La scène d'ouverture donne le ton, glaçant : Iya, une jeune femme, est debout, immobile, tétanisée, au milieu d'autres femmes qui s'activent dans leur travail. On apprendra qu'elle se fige ainsi régulièrement, de façon soudaine, pendant de longues minutes, suite à un traumatisme subit au front et qui a provoqué sa démobilisation. Elle est désormais infirmière dans un hôpital qui accueille les blessés de guerre et habite dans des conditions précaires avec Pashka, son fils. Son amie Masha la retrouve quelque temps plus tard. On apprendra petit à petit ce qui lie les deux jeunes femmes, et on apprendra aussi leurs traumatismes de la guerre. Toutes deux vont, malgré tout, tenter de se reconstruire.

La mise en scène du jeune réalisateur russe Kantemir Balagov (il n'a que 30 ans) est remarquable, avec une esthétique forte et une caméra parfois fiévreuse, jouant avec la lumière, avec les couleurs (le vert, le rouge...). Le rythme est lent, parfois même suspendu. C'est assez fascinant... mais le film est un peu long, et un peu froid. Je dois dire que je n'ai pas été vraiment touché, ému, par le destin pourtant tragique de ses deux héroïnes.

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