À Roubaix, Daoud, le chef de la police locale, et Louis, un jeune lieutenant fraichement arrivé dans le commissariat, enquêtent sur différentes affaires. Parmi elles, le meurtre d'une vieille dame, dans un quartier populaire de la ville.
Roubaix, une lumière n'est pas vraiment un polar, bien que le film tourne autour d'une enquête policière. Il s'agit plutôt d'un film réaliste, sobre et intense, qui explore avec compassion l'âme humaine en détresse.
Au début, le film est une évocation réaliste, presque documentaire, de la vie d'un commissariat de police. On suit plusieurs enquêtes menées par un flic expérimenté et un jeune lieutenant. C'est l'occasion de décrire le contexte de misère sociale. Et puis on se focalise sur l'une des enquêtes, autour du meurtre d'une vieille dame, tout en gardant les autres enquêtes en fil rouge. Cette deuxième moitié du film est passionnante. L'enquête elle-même, avec notamment ses longues scènes d'interrogatoires, réalisées de façon précise et immersive, tient en haleine. Mais la force du film est aussi dans le regard plein d'humanité, et même de compassion, posé sur ses protagonistes principaux : un commissaire expérimenté, homme solitaire et peu loquace, viscéralement attaché à la ville où il a grandi et capable, avec sa force tranquille, de démasquer la vérité ; un jeune lieutenant de police, qui manque encore de confiance en lui et qui cherche un équilibre personnel dans sa foi ; et puis un couple de jeunes femmes un peu paumées, cabossées par la vie, et dans une relation ambiguë. Ces quatre personnages sont incarnés par un formidable quatuors d'acteurs et d'actrices, à commencer par Roschdy Zem, qui donne une épaisseur incroyable au commissaire Daoud, et Sara Forestier, extraordinaire dans le personnage toute en fragilité de Marie. Mais il faut mentionner aussi Léa Seydoux dans le rôle trouble de Claude et Antoine Reinartz, qui avait été révélé par le film 120 battements par minute, dans celui du jeune lieutenant de police.
Roubaix, une lumière, est un film tout en sobriété mais d'une belle intensité (soulignée par la musique, très présente mais avec discrétion, de l'excellent Grégoire Hetzel). C'est une sorte de polar psychologique qui enquête autant sur les crimes que sur les tréfonds de l'âme humaine.
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