lundi 10 décembre 2018

Leto : un portrait rock, inventif et virtuose d'une génération

Leningrad, un été dans les années 80. Dans la Russie soviétique, les disques de Lou Reed et de David Bowie s'échangent en contrebande, une scène rock émerge, sous le contrôle maladroit de la censure soviétique. Mike et sa femme Natacha font la rencontre de Viktor. Ensemble, avec une nouvelle génération de musiciens, ils ont soif de vie et de liberté.

Cet étonnant portrait rock d'une jeunesse underground sous le communisme soviétique surprend par sa liberté et son inventivité. Dans un magnifique noir et blanc, la caméra de Kirill Serebrennikov est virtuose, toujours en mouvement, avec plusieurs longs plans séquences parfaitement maîtrisés. Et puis il y a cette idée géniale de quelques scènes où tout part en vrille, ça devient surréaliste, extrême, parfois avec des dessins, des couleurs ajoutées en surimpression, ou alors avec tout le monde se met à chanter... jusqu'à ce qu'un personnage du film dise, face caméra, que ça n'existe pas. Et tout redevient normal. Une façon étonnante d'exprimer les rêves, les pulsions, les envies de cette jeunesse sous le carcan soviétique.

N'étant probablement pas le "coeur de cible" d'un tel film, j'ai quand même ressenti quelques longueurs... mais l'esthétique et l'inventivité étonnantes du réalisateur emportent très largement l'adhésion.

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