Malgré les sacrifices consentis par les salariés, et alors que l'entreprise est bénéficiaire, la direction de l'usine Perrin annonce la fermeture totale du site, décidée par le groupe allemand qui en est propriétaire. Les 1100 salariés, emmenés par leur porte-parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale qui bafoue l'accord signé deux ans auparavant et se mettent en grève. Un bras de fer commence avec la direction.
En guerre, c'est un peu le 120 battements par minute de la lutte sociale : un film coup de poing militant et immersif. Et le côté immersif est passionnant. On est vraiment au coeur de l'action (je devrais dire du drame), dans les coulisses : les concertations, les tensions internes qui naissent, la colère qui monte, les jeux de pouvoir, la souffrance des uns, le cynisme des autres... Le tout avec une musique très présente qui accentue la tension.
Le film n'est pas manichéen même si Stéphane Brizé prend le parti des ouvriers, comme on prend légitimement le parti des plus faibles. Mais il ne les idéalise pas, loin de là. Il s'intéresse aussi aux dirigeants (mais sans concession...) et à la bonne volonté des politiques qui se retrouvent souvent impuissants. En guerre est un constat social inéluctable et glaçant, qui se termine dans un épilogue cruel et terrible, qui laisse un peu KO.
Comme à son habitude, le film de Stéphane Brizé est noir et laisse peu d'espoir. C'est un cri de colère, un appel à la lutte. Mais aussi un refus de plier le genou devant une société où le fossé entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de s'agrandir.
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