Le film commence avec une vraie fausse pub pour Suburbicon, petite ville résidentielle parfaite et paisible, le rêve américain incarné. Au début, c'est une comédie satirique sur l'American Way of Life dans les années 50 d'une famille parfaite : Gardner Lodge, son épouse Rose et leur fils Nick sont beaux, ils s'aiment et ont une belle maison...
Et puis l'arrivée d'une famille noire (du jamais vu à Suburbicon !) va faire ressortir les pires instincts racistes de la population. En parallèle, le drame fait irruption dans la famille de Gardner Lodge (je vous laisse le découvrir...). Alors le film devient cynique. Puis, il tourne au véritable jeu de massacre... alors que la haine raciste gagne encore en ampleur dans la petite ville de Suburbicon. Et le film finit par faire éclater en mille morceaux, tachés de sang, un certain rêve américain. C'est noir... et jouissif !
Le scénario est signé des frères Coen : pas de doute, on retrouve bien leur humour noir si caractéristique dans le film. Il y a des accents hitchcockiens dans Suburbicon, dans l'histoire, la réalisation et l'excellente musique d'Alexandre Desplats, qui fait penser parfois à du Bernard Herrmann. Le casting est impeccable : Matt Damon (étonnant à contre-emploi !), Julian Moore (en parfaite housewife... enfin presque !), l'excellent Oscar Isaac (dans un petit rôle savoureux).
Alors bien-sûr il y a un déséquilibre entre les deux fils narratifs au détriment de la famille noire américaine... Leur histoire offre plus un cadre qu'une partie très étoffée de l'intrigue. Mais si on l'enlève, le film perd de sa portée symbolique. Et la dernière image offre une belle conclusion, qui indique une direction, envoie un message.
Je ne comprends pas vraiment les réserves exprimées par la plupart des critiques que j'ai lues. Moi, j'ai vraiment été conquis par le film de George Clooney. Pour moi, Suburbicon est incontestablement une des comédies américains de l'année !
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