mercredi 9 avril 2025

Bergers : Une ode au pastoralisme, simple, authentique et profonde

 

Une ode au pastoralisme, avec une certaine idée du rapport à la nature, ni idyllique ni désenchanté. Cette chronique rurale et montagnarde, qui touche par sa simplicité et son authenticité, s’enrichit aussi de plusieurs niveaux de lecture possible.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Matthys décide, du jour au lendemain, de tout plaquer de sa vie de publicitaire à Montréal pour devenir berger en Provence. Il s’est documenté mais il n’a aucune expérience, et la réalité qu’il va découvrir n’est pas celle qu’il imaginait : un métier épuisant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise, qui elle aussi a décidé de tout quitter, ils vont tous les deux se voir confier un troupeau de plus de 800 moutons pour une transhumance. 

Librement inspiré du roman autobiographique de Mathyas Lefebure, le film est une ode au pastoralisme, avec une certaine idée du rapport à la nature, ni idyllique ni désenchanté. Très informé, le film a aussi une dimension quasi-documentaire pour décrire le quotidien de la vie de berger, une vie dure, physique, au contact de la montagne et ses dangers, avec la hantise du loup, mais aussi les contraintes administratives, la pression financière… et certains qui ne peuvent plus faire face et qui craquent.  

Cette chronique rurale et montagnarde, qui touche par sa simplicité et son authenticité, s’enrichit aussi de plusieurs niveaux de lecture possible. Il y a en effet une dimension existentielle, on pourrait parler de façon nomade d’envisager la vie. On peut même y discerner une dimension spirituelle, dans la figure du berger, sa relation avec les brebis, dans la lignée de la métaphore biblique. Je pense notamment à cette obsession du berger à ne pas perdre une seule de ses brebis, qui fait écho à une parabole de l’évangile. 

Il faut enfin mentionner les magnifiques images de la montagne, des paysages enchanteurs, dans des instants où le film se fait plus lyrique, porté par une très belle bande originale composée par Philippe Brault.

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Bergers, un film de Sophie Deraspe
avec Félix-Antoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez

1 commentaire:

  1. "Librement inspiré", oui. Pour ma part, j'ai eu la curiosité de lire le livre après avoir vu le film, et il y a quelques différences. Le film raconte une "jolie histoire", le livre ("D'où viens-tu, berger?") est parfois plus "trash" en même temps que "littéraire".
    Je n'avais pas pensé au côté "biblique" de "paître ses/ces brebis"... d'autant moins qu'il me semble qu'il ne dédaigne pas de manger du ragoût d'agneau à l'occasion non?
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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