Daphné est en vacances à la campagne avec François, son compagnon. Mais ce dernier doit s'absenter quelques jours pour le travail, alors que Maxime, son cousin, devait les rejoindre. Daphné et Maxime vont donc passer quelques jours ensemble. Ils font connaissance et se confient l’un à l’autre, à propos de leurs histoires d’amour respectives.
Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait est un film brillant et subtile sur la complexité du sentiment amoureux. Les dialogues sont très écrits, et ça peut surprendre au premier abord, dans la bouche de personnages contemporains. Mais quel plaisir gourmand d’entendre une si belle langue !
Le scénario, habile, propose des chassés-croisés amoureux assez ludiques. Mais au fur et à mesure que le film avance, le marivaudage léger prend de l’épaisseur, et même de la gravité. Car la question de l’amour est une question grave, qui touche au plus profond de notre être. Et c’est bien plus qu’une question de sentiments. Le film ne porte pas de regard moral sur la question ni sur ses personnages mais il n’en propose pas moins une réflexion subtile sur de nombreuses questions : la différence entre le sentiment amoureux et l’amour ; l'articulation entre le désir, le plaisir et l’amour ; la cruauté, parfois, de l’amour et les souffrances qui lui sont liées ; les mensonges qu’on s’autorise en amour (aux autres ou à soi-même) ; la jalousie, la possessivité ou l’amour désintéressé. C’est absolument passionnant, et on ressort du film avec pas mal de questions et de réflexions, en écho avec notre propre expérience de l’amour.
La mise en scène d’Emmanuel Mouret est d’une grande élégance et d’une belle fluidité. Le film est baigné dans de très beaux et nombreux extraits de musique classique (Chopin, Debussy, Satie, Grieg, Barber…) Quant aux acteurs et actrices, ils sont tous extraordinaires, à commencer par une formidable Camélia Jordana, mais aussi Niels Schneider, Vincent Macaigne, Emilie Dequenne...
Un film qui devrait bien figurer au palmarès des prochains César (s’ils ont lieu !).
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