mercredi 16 septembre 2020

Je veux juste en finir : un film étrange et fascinant

C’est l’hiver et il neige. Jake emmène sa petite amie en voiture, pour lui présenter ses parents. Mais celle-ci est un peu absente pendant le voyage, perdue dans ses pensées. Elle se dit que Jake est gentil… mais qu’il serait temps d’arrêter.  

Je veux juste en finir (I'm thinking of ending things en vo) est un film étrange et fascinant. Il faut dire que son réalisateur se nomme Charlie Kaufman (le scénariste des géniaux Dans la peau de John Malkovitch ou Eternal Sunshine of the Spotless Mind, ou scénariste et réalisateur de l'étonnant Anomalisa) : c’est donc la garantie d’un univers bien particulier. Libre adaptation du livre Je sens grandir ma peur, de Iain Reid  (que je n’ai pas lu… bien que, visiblement, ça aide à comprendre le film !), le film a tout pour dérouter le spectateur. On comprend bien vite que l’histoire qu’on nous raconte ne peut pas être prise au pied de la lettre : il y a trop d’éléments incohérents et bizarres, dans les dialogues, les événements, les personnages rencontrés (et pourquoi ces plans incessants sur le vieux concierge du lycée ?)...  

Attention : si vous ne voulez pas être spoilé, sautez ce paragraphe ! On pense au début que la jeune femme (qui, d’ailleurs, change de nom au long du film) envisage simplement de rompre avec son petit ami, on comprendra que l’enjeu est ailleurs et que l’histoire tourne en fait autour de Jake qui, devenu vieux, imagine avec regrets ce que sa vie aurait pu être s’il avait osé abordé la jeune femme qu’il a rencontrée un soir dans un bar. Car Jake et le vieux concierge ne font qu’un. Je veux juste en finir raconte ce que pense et imagine Jake, âgé, alors qu’il décide d’en finir... avec la vie, rongé par les regrets. Pour aller un peu plus loin, cet article m’a aidé à remettre un peu de l’ordre dans le puzzle du film... 

Je veux juste en finir est finalement un film fascinant sur la solitude et les regrets, qui propose une expérience étonnante au spectateur (qui peut, évidemment, être pour le moins décontenancé). Le film est nostalgique, et même triste voire tragique, mais il se montre aussi drôle (la visite chez les parents, avec des Toni Colette et David Thewlis impayables), poétique, onirique, surréaliste... et le couple formé par Jesse Plemons et Jessie Buckley est aussi excellent.  

Si vous cherchez une narration fluide et une histoire limpide, Je veux juste en finir n’est pas fait pour vous. Mais si vous êtes prêts à vous laisser surprendre et embarquer par un récit singulier, sans forcément tout comprendre, et découvrir un objet cinématographique étonnant, laissez-vous tenter par l'aventure ! 

------

Je veux juste en finir, un film de Charlie Kaufman, disponible sur Netflix




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire