lundi 24 février 2020

Le cas Richard Jewell : sobre et épuré, plein d'émotion, un grand Eastwood

En 1996, Richard Jewell est agent de sécurité pendant les Jeux Olympiques d’Atlanta. Au cours d’un concert, il signale un colis suspect qui s’avère être une bombe. L’explosion fait deux morts et de nombreux blessés mais sans l’intervention de Richard, le bilan aurait été beaucoup plus lourd. Il est salué comme un héros… mais quelques jours après seulement, il est suspecté par la FBI d’avoir lui-même posé la bombe. Il devient alors l’homme le plus détesté des USA...

Clint Eastwood filme à nouveau l’histoire vraie d’un héros malgré lui, mais cette fois le héros devient, bien malgré lui, l’ennemi public numéro 1, à cause de l’acharnement du FBI et de l’emballement médiatique.  C’est un thriller intimiste, sobre et épuré comme le grand Clint sait si bien faire. L’histoire de gens simples (Richard et sa mère) pris dans une implacable machine. Le suspense n'est pas de savoir si Richard est coupable ou non. On sait qu'il est innocent. Mais comment va-t-il s'en sortir ? Et à quel prix ? Non seulement le film nous garde en haleine jusqu’au bout, mais il le fait avec une émotion

A travers le thème du héros ordinaire, cher au réalisateur, Clint Eastwood égratigne à nouveau le rêve américain, dénonçant les dérives du pouvoir, qu’il soit institutionnel avec le FBI ou médiatique. Il faut, pour le public, trouver un coupable. Et une fois qu’il est désigné, on refuse de faire machine arrière. Sans compter la versatilité de l’opinion publique, prête à vouer aux gémonies celui qu’elle célébrait en héros la veille.

Clint Eastwood fait une nouvelle fois preuve de sa formidable direction d’acteurs, tous remarquables, notamment Paul Walter Hauser, excellent dans le rôle de Richard.

Le cas Richard Jewell est un grand Eastwood, tout simplement…

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