lundi 28 octobre 2019

Sorry we missed you : un très bon Ken Loach, engagé sans jamais tomber dans le démonstratif

Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Les parents travaillent dur pour s’en sortir : Abby est aide à domicile auprès de personnes âgées, Ricky enchaîne les jobs mal payés. Mais une occasion d'enfin réaliser leur rêve et devenir propriétaire de leur maison semble se présenter : Abby vend sa voiture pour que Ricky puisse s’acheter une camionnette et devenir, grâce à une franchise, chauffeur-livreur à son compte…

Sorry we missed you est un très bon Ken Loach. Comme à son habitude, le réalisateur propose un cinéma engagé, politique et social, un cinéma humaniste. On est pourtant loin d’un pensum politique et militant. Le cinéaste, à travers une histoire touchante, sobrement racontée mais avec une grande force, filme les dégâts collatéraux de l’uberisation de notre société. Il propose un constat implacable sur un système qui déshumanise de plus en plus, qui exploite les plus vulnérables, qui brise des vies et des familles.

Au-delà de la dénonciation et du cri d’alerte, le film est un poignant portrait d’une famille au bord de l’implosion, broyée par le système. Avec un père et une mère qui se sacrifient pour leur famille et leurs rêves, au point de ne plus avoir de vie. Avec un fils aîné en révolte, qui ne voit aucun avenir possible et ne veut surtout pas finir comme son père. Avec une fille cadette qui essaient de recoller les pots cassés… alors qu’elle est elle-même fragilisée.

Ken Loach est toujours en colère... et on a envie de l'être avec lui. D'autant qu'on perçoit toujours dans ses films, malgré son constat inquiet, qu'il veut encore y croire, et qu'une autre société est possible !

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