lundi 18 septembre 2017

Le Redoutable : un portrait facétieux et inventif

Le Redoutable propose un portrait de Jean-Luc Godard, pape de la nouvelle vague, centré sur les années autour de 1968, charnière dans la carrière du cinéaste.

On sent que Michel Hazanavicius s'est amusé à faire ce film facétieux. Il propose un portrait grinçant, sans concession, de Godard. A la fois génial et fascinant, ce dernier est aussi provocateur, radical, moqueur, parfois insupportable, autodestructeur. Le film laisse d'ailleurs une impression un peu étrange, entre l'hommage et la dérision. Une ambiguïté qui, finalement, sied bien au personnage de Godard...

De plus, le film est aussi un peu le portait d'une certaine époque (Mai 68) et son idéal de révolution maoiste. Là aussi, avec le même ton grinçant et insolent.

Là où on voit que le réalisateur s'est amusé à faire ce film, c'est dans les nombreuses trouvailles de mise en scène : noir et blanc, en négatif, des comédiens qui parlent face caméra... C'est assez jouissif et plein d'autodérision. Comme dans cette scène au restaurant avec sa diatribe sur les acteurs qui sont cons parce qu'on leur fait dire ce qu'on veut, ou la désopilante scène sur la gratuité des scènes de nus dans les films... avec des acteurs qui le disent dans le plus simple appareil.

Dans le rôle principal, Louis Garrel est exceptionnel, complètement crédible alors qu'il ne ressemble pas du tout à Godard !

Bref, le Redoutable, c'est drôle, insolent, grinçant, inventif. Ce n'est pas du Godard mais c'est du Hazanavicius. Et c'est réussi !

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