Le film est d'abord une dystopie glaçante, évoquant les conséquences mortifères et inhumaines d’une société animée principalement par des motifs économiques... Mais le film est aussi un drame déchirant sur la solitude de la vieillesse.
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Au Japon, dans un futur proche, le gouvernement décide, pour lutter contre le vieillissement de la population, de mettre en place le “Plan 75”. Toute personne âgée d’au moins 75 ans peut souscrire à ce plan qui propose un accompagnement administratif et logistique, et une prime financière, pour mettre fin à leurs jours.
Le film suit une femme de 78 ans, qui vit seule, sans enfant pour l'aider, qui n’arrive pas à trouver un boulot pour subsister, et qui décide finalement de souscrire au plan 75 ; un jeune homme qui recrute des candidats pour le plan et fait son boulot sans sourciller, jusqu'à ce que son propre oncle s'inscrive au programme ; et une jeune aide-soignante philippine dont la fille, restée au pays, a besoin d'une opération très coûteuse, et qui accepte d'être embauchée au service du plan, pour gagner plus d'argent.
La scène d'ouverture, glaçante, fait écho à un fait divers terrible survenu en 2016 au Japon. Un ancien employé d’un établissement pour personnes handicapées avait assassiné 19 résidents et en a blessé 25, des personnes qui étaient selon lui inutiles à la société. Le film transfère simplement cette histoire aux personnes âgées, autre population qui, d’une point de vue strictement économique, peut être perçue comme inutile, ou du moins comme une charge…
Le film est d'abord une dystopie glaçante, évoquant les conséquences mortifères et inhumaines d’une société animée principalement par des motifs économiques, et qui se débarrasse de ceux qui sont perçus comme une charge. Un véritable crime organisé par l’Etat, dissimulé derrière un argumentaire marketing et administratif.
Mais le film est aussi un drame déchirant sur la solitude de la vieillesse. Ce sont bien ceux qui se retrouvent seuls, ou rejetés, qui viennent à décider de quitter discrètement un monde qui ne veut plus d’eux… sauf s’ils trouvent l’oreille attentive de quelqu’un qui les écoute vraiment.
C'est le premier film de sa réalisatrice, Chie Hayakawa, qui a d'ailleurs reçu une mention spéciale du jury de la Caméra d'or au dernier festival de Cannes. Et sa maîtrise de la mise en scène est en effet remarquable.
Bonjour, j'ai vu ce film hier soir. On en sort perturbé en se disant que dans quelques années, cela pourrait devenir une réalité. Quand les "vieux" sont morts, on récupère leurs effets personnels comme les nazis le faisaient dans les camps de la mort. Cette séquence est terrible. Bon après-midi.
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