Julie et Yuval s’aiment. Ils sont mariés et viennent d’avoir un enfant. Mais pour des raisons administratives, Yuval doit retourner en Israël pour renouveler son visa pour la France. Ils vont devoir un certain temps vivre leur amour à distance, par écrans interposés.
Le film s’ouvre avec une scène d’amour dont on se rend compte assez rapidement qu’elle est en réalité vécue à distance, et ce que l’on voit, c’est alternativement l’écran de Julie et de Yuval. Ce dispositif cinématographique original va se poursuivre tout au long du film (sauf dans la scène finale) et se révèle pertinent et efficace pour le propos du film.
A cet égard, le titre original du film est plus explicite que le titre français : The End of Love. Le film parle en effet de la fin de l’amour dans un couple, en l’occurrence celle d’un couple qui se délite, contraint de vivre leur amour par écrans interposés, et dont la relation va petit à petit être polluée par des soupçons, de l’incompréhension, de la jalousie, accentués par la distance.
Qu'est-ce qui permet à un couple de durer ? En tout cas, le film tend à démontrer que l’amour a besoin de la présence concrète et ne peut pas se contenter d’une présence virtuelle. La technologie et les moyens de communication modernes ne peuvent pas remplacer une relation réelle et concrète. Evidemment, le film trouve un écho particulier dans le contexte sanitaire actuel, et l'expérience du confinement.
Ce couple qu’on voit se briser devant nos yeux est magnifiquement incarné par Judith Chemla et Arieh Worthalter, tous deux excellents. A noter également, la remarquable apparition de Noémie Lvovsky dans le rôle de la mère de Julie.
Un film original dans la forme et très contemporain sur le fond.
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A coeur battant, un film de Keren Ben Rafael
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