Quatre amis, tous profs en lycée, décident de mettre en pratique la théorie (réelle !) d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès sa naissance un déficit d’alcool de 0,5 g dans le sang. Si, au début, les résultats sont encourageants, tant sur le plan de leur vie professionnelle que personnelle, la situation va vite devenir hors de contrôle…
Drunk est un véritable numéro d’équilibriste, à la fois drôle et tragique, existentiel et transgressif, avec un formidable Mads Mikkelsen en funambule désabusé qui se perd dans l’alcool pour tenter de retrouver la flamme.
Car Drunk ne parle pas seulement des risques de l'alcool et de l’alcoolisme. Loin de là. C’est avant tout un film empreint de nostalgie, sur la monotonie de la vie et la difficulté de trouver le bonheur. Un film aux accents existentiels, avec la citation de Kierkegaard au début du film : « La jeunesse ? Un rêve. L’amour ? Ce rêve », et toujours le même Kierkegaard, convoqué à la fin du film, lors de l’épreuve du bac, évoquant l’angoisse et la fragilité de la vie.
Sur la question de l’alcool, le discours n'est pas manichéen, ni moralisateur. On pourrait peut-être le résumer ainsi : on n'est pas tous égaux face à l'alcool (on pourrait le dire de toute autre addiction...) mais si on n'y prend pas garde, ça peut vraiment foutre notre vie en l'air ! Mais Drunk assume un côté transgressif, louant aussi, dans certains cas, les bienfaits de l'alcool et même de l'ivresse. En tout cas la nécessité de perdre le contrôle… Un message qui prend tout son sens dans la scène finale, à la fois festive et inquiète, et en particulier sa dernière image arrêtée.
On l’a déjà dit, Mads Mikkelsen est extraordinaire dans le film mais ses trois compagnons (Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang) sont au diapason. La réalisation de Thomas Vinterberg est ciselée et nerveuse. Vraiment un film passionnant.
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