Serge, un vieil homme en fin de vie, raconte ses souvenirs à son petit-fils. En février 1939, il était gendarme et chargé de garder un camp de réfugiés espagnols fuyant la dictature de Franco, dans des conditions indignes et insalubres. Mais il va se lier d’amitié avec l’un des réfugiés, Josep, combattant antifranquiste et dessinateur de talent.
Ce beau film d’animation, sobre et fort, humaniste, est inspiré de l’histoire vraie de Josep Bartoli. Le film fait le choix d’une animation assez audacieuse, quasi expressionniste, pour évoquer une période sombre de notre histoire de France, avec l’accueil indigne d’un pays aux abois, encerclé par les fascismes (en Espagne, Italie, Allemagne). Mais c’est avant tout l’hommage d’un dessinateur (Aurel) à un autre dessinateur (Josep Bartoli), qui veut exalter le dessin comme un acte de résistance. Un message pertinent à l’heure où certaines caricatures sont sous les feux de l’actualité, de façon dramatique. Un dessin qui, parfois, dérange. Comme celui de ce visage d’un homme mort que le vieil homme garde précieusement, au grand dam de sa fille qui voudrait s’en débarrasser. Un dessin qui, finalement, va trouver sa vraie place à la fin du film (dans un très bel épilogue que je ne dévoilerai pas).
Si Josep est un acte de résistance, c’est aussi un film sur la transmission et la mémoire, le courage, l’amitié. A découvrir. Vraiment.
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