mercredi 5 juin 2019

Parasite : la lutte des classes à la sauce coréenne, ça secoue !

La famille de Ki-taek vit dans un sous-sol, dans des conditions précaires. Tout le monde est au chômage et ils doivent se débrouiller pour survivre. Un jour, le fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particulier d'anglais chez les Park, une riche famille qui vit dans une magnifique maison. Toute la famille de Ki-taek va alors monter une arnaque et se faire embaucher les uns après les autres, pour profiter de cette riche famille un peu naïve.

Ca, c'est le début du film. Et je ne vais pas dévoiler la suite, pour préserver toutes les surprises... et il y en a ! Disons simplement que le film pratique avec virtuosité le mélange des genres passant de la comédie au drame, de la satire sociale au thriller violent. Il commence dans le burlesque pour se poursuivre dans le chaos... et se terminer de façon assez amère.

Le film est une véritable claque ! La lutte des classes à la sauce coréenne, ça secoue ! L'histoire est ancrée dans la réalité coréenne, mais le propos est universel (en particulier pour les sociétés occidentales). Parasite est une fable cruelle et caustique sur l'écart entre les riches et les pauvres, sur le déterminisme social, sur le mépris désinvolte des élites, sur les frustrations et l'envie des classes défavorisées... Le cocktail ne peut être qu'explosif. Le récit, très habile, joue sur les contrastes et les métaphores (le sous-sol, la tempête, les odeurs...). Malgré l'humour très présent (on rit beaucoup, surtout dans la première partie), le film est au final sombre et pessimiste sur la nature humaine. Il crée indéniablement un véritable malaise et pose plus de questions que d'apporter des réponses... Finalement, qui sont les véritables parasites ?

La réalisation de Bong Joon Ho, inventive, est d'une précision et d'une maîtrise parfaites. Il nous prend petit à petit au piège, nous faisant passer d'un regard amusé à une certaine torpeur, par des rebondissements inattendus. Mentionnons également l'excellente bande originale (signée Jaeil Jung), souvent sarcastique, qui accompagne à merveille les images.

Parasite est un grand film, qui a mérité sa Palme d'or à Cannes.

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