★★★★
Le film évoque la beauté et la difficulté de ce rôle si particulier de famille d’accueil. Il interroge la question du lien : il faut aimer cet enfant, il en a besoin, mais il faut aussi garder une distance nécessaire, pour être prêt à le laisser partir à tout moment. L’équilibre est presque impossible…
(critique complète ci-dessous ou ici)
Anna, 34 ans, est mariée à Driss. Ils ont deux enfants. Ils accueillent aussi Simon, un enfant placé chez eux par l’Assistance Sociale depuis l’âge de 18 mois, suite au décès de sa mère, son père n’arrivant pas à faire face. Simon a désormais 6 ans et son père exprime le désir de récupérer la garde de son fils. Mais Anna ne peut se résoudre à laisser partir cet enfant qui l’a toujours appelée “maman”.
La vraie famille est un très beau mélodrame, tout en finesse et sans excès de pathos. Le réalisateur, Fabien Gorgeart, s’est inspiré d’un souvenir personnel de son enfance pour construire le film. Lorsqu’il était enfant, sa famille a accueilli un enfant qui est resté chez eux de l’âge de dix-huit mois à six ans, comme dans le film. C’est sans doute pour cela que le film sonne si juste, avec intensité et pudeur à la fois.
Le film évoque la beauté et la difficulté de ce rôle si particulier de famille d’accueil. Il interroge la question du lien : il faut aimer cet enfant, il en a besoin, mais il faut aussi garder une distance nécessaire, pour être prêt à le laisser partir à tout moment. L’équilibre est presque impossible…
Nous sommes en empathie avec Anna, tout en étant conscient qu’elle est en train de franchir une ligne rouge, qu’elle se met en faute. Cette empathie naît du dilemme affectif insupportable qu’elle subit. L’empathie est encore sans doute accentuée par l’interprétation, une nouvelle fois bouleversante et très juste de Mélanie Thierry dans le rôle d’Anna. L’ensemble du casting est d’ailleurs remarquable, à commencer par le petit Gabriel Pavie, absolument extraordinaire dans le rôle de Simon.
On est touché, ému aux larmes par ce mélodrame parfaitement maîtrisé et interprété, jusqu’à sa conclusion dans une scène finale magnifique et lumineuse.
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