mardi 25 juillet 2017

I am not Madame Bovary : fable caustique d'une beauté formelle incroyable

Li Xuelian et son mari Qin Yuhe imaginent une petite arnaque en contractant un faux divorce pour obtenir un second appartement. Ils prévoient ensuite de se remarier... Mais une fois le divorce prononcé, Qin se marie à une autre femme ! Le faux divorce devient alors un vrai. Bafouée, Li va se battre pour obtenir gain de cause, quitte à faire remonter l'affaire jusqu'à Pékin. Ce qui était à l'origine une simple question privée au niveau provincial va devenir une véritable affaire d'état !

Le film est une fable caustique sur la Chine d'aujourd'hui, une charge contre la bureaucratie qui, à certains égards, a aussi une dimension féministe. Un humour cynique et réjouissant parcourt tout le film. Mais ce qui frappe surtout, c'est la recherche esthétique incroyable du réalisateur Feng Xiaogang ! La plupart du temps, un cache recouvre l'écran pour donner une image ronde qui fait de chaque plan une véritable miniature, à la composition recherchée et minutieuse. Lorsque Li se rend à Pékin, l'image devient carrée, amenant une esthétique différente. La travail sur l'image est vraiment incroyable ! Le cadre s'élargit enfin dans l'épilogue, pour remplir tout l'écran, avec une ultime révélation qui jette une lumière nouvelle sur l'ensemble du récit et termine le film de façon assez bouleversante.

Alors certes, le tout est un petit peu long... Mais quel émerveillement devant tant d'esthétisme et de recherche formelle !

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